Grand Carême 2024

Qu’est-ce que le carême ?

Le Carême est vu par beaucoup comme négatif, qui consiste seulement en un certain nombre de règle et de prescriptions, comme l’abstention de certaines nourritures. Le but du carême est d’attendrir notre coeur pour qu’il puisse s’ouvrir aux réalités de l’esprit et expérimenter une faim et une soif secrètes de communion avec Dieu. Il ne faut pas ignorer qu’à travers le carême, il y a une lutte interne du chrétien. Une période d’abstinence, de modération, de compassion. Pour renouer notre lien avec Dieu.

Nous ne devons pas voir cela comme une privation, mais une magnifique opportunité de nous rapprocher de notre Créateur.

Nous sommes appelés à suivre le Christ, dans les moments de gloire et dans les épreuves. Pendant 40 jours, le Seigneur a lutté contre le malin et en est sorti victorieux. Notre voix est de lutter contre les tentations de ce monde pour affermir notre relation avec Dieu.

Approchons le Carême avec humilité pour en être glorifié.

Les offices du grand carême

L’impression générale des offices est celle d’une « radieuse tristesse ». D’une part, une sorte de calme tristesse imprègne l’office, les vêtements sont de couleur sombre, les offices sont plus longs et plus monotones qu’à l’ordinaire. À intervalles réguliers, le prêtre sort du sanctuaire pour lire toujours la même courte prière, et toute l’assemblée ponctue chaque demande de cette prière en se prosternant. Ainsi, durant un long moment, nous sommes là, debout, dans cette monotonie, dans cette calme tristesse. Peu à peu, nous commençons à comprendre, ou mieux à ressentir, que cette tristesse est, de fait, « radieuse » et qu’une mystérieuse transformation est sur le point de s’accomplir en nous. C’est comme si nous abordions en un lieu où les bruits et l’agitation de la vie, de la rue, et de tout ce qui, habituellement, remplit nos journées et même nos nuits, n’ont aucun accès, aucune emprise. Tout ce qui nous semblait tellement important que nous en avions l’esprit rempli, cet état d’anxiété qui nous est devenu comme une seconde nature, tout cela s’évanouit et nous commençons à nous sentir libres, légers et heureux. Une beauté intérieure les illumine, comme un rayon de soleil matinal qui commence à éclairer la cime de la montagne, alors que la vallée est encore plongée dans l’obscurité. Cette joie secrète et douce nous est communiquée par les longs alléluias et par toute la tonalité des offices de Carême. Ce qui nous paraissait d’abord monotonie s’avère à présent être la paix ; ce qui résonnait comme une tristesse est maintenant expérimenté comme les tout premiers mouvements d’une âme qui retrouve sa profondeur perdue. C’est ce que proclame le premier verset de l’alléluia de Carême chaque matin : « Mon âme t’a désiré la nuit, avant l’aurore, ô Dieu, car tés préceptes sont lumière sur la terre ! » « Radieuse tristesse » : tristesse de mon exil, tristesse d’avoir gaspillé ma vie ; mais lumière radieuse de la présence de Dieu et de son pardon, joie de ressentir à nouveau la soif de Dieu, paix de se retrouver chez soi. Tel est le climat des offices de Carême, et la première impression générale qu’il produit sur l’âme.

Extrait de : Alexandre Schmemann,
Le Grand Carême : Ascèse et liturgie
dans l’Église orthodoxe
, Bellefontaine, 1999

Prière durant le grand carême

Parmi toutes les hymnes et prières de Carême se trouve une courte prière que l’on peut appeler la prière du Carême. La tradition l’attribue à l’un des grands maîtres de la vie spirituelle, saint Éphrem le Syrien (+373).

En voici le texte :

Seigneur et Maître de ma vie,
l’esprit d’oisiveté, de découragement,
de domination et de vaines paroles,
éloigne de moi (on fait une prosternation).

L’esprit d’intégrité, d’humilité,
de patience et de charité,
accorde à ton serviteur (on fait une prosternation).

Oui, Seigneur et Roi,
donne-moi de voir mes fautes
et de ne pas juger mon frère,
car tu es béni aux siècles des siècles. Amen (on fait une prosternation).

On dit cette prière une première fois en faisant une métanie (prosternation) après chaque demande. Puis on s’incline douze fois en disant : « Ô Dieu, purifie-moi, pécheur !  » Enfin on répète toute la prière avec une dernière prosternation à la fin.

Explication de la Semaine Sainte à travers les textes liturgiques

La Semaine Sainte

Arrivés au terme des Quarantes jours, Seigneur ami des hommes, nous te demandons de voir aussi la sainte Semaine de ta Passion pour glorifier en elle tes hauts faits et l’œuvre ineffable de ton salut en chantant d’une même voix : Seigneur, gloire à toi. (Vêpres 1er stichère Lucernaire)